dimanche 30 mars 2008

Stade de France, le bien nommé

stade de france by ~dragoforce

A mon tour de vous faire de mon "aventure" sur les plaines hostiles et battues par le vent de Saint Denis. Ainsi je fais échos aux propos de Djim (monde de merde) qui nous décrivait son périple personnel dans le vaisseau de béton il y a quelques temps.

La raison de ma présence au Sdf le bien nommé, était la finale de la coupe qui sert à rien, dite "Coupe de la Ligue", dans laquelle s'affronte uniquement les clubs professionnels, parce que faut pas non les pousser à affronter des amateurs trop souvent, on se rendrai alors compte que la différence de niveau est parfois infime, mais surtout qu'en terme d'envie ces confrontations sont rarement à l'avantage de nos millionnaires en short.

Coupe de la ligue donc, finale même, et contre Paris s'il vous plaît, et si ça ne vous plaît pas c'est pareil. Club fabriqué de toutes pièces dans les années 70 pour amuser les bourgeois d'Auteuil, Paris, sa magie, ses supporters inimitables, ses "crises" pour remplir les pages du Parisien (la feuille de chou) et de l'Equipe ( journaux qui appartiennent d'ailleurs au même groupe industriel), et tout ce qui fait envie dans une métropole déraisonnable, grise, triste et prétentieuse. Le PSG face à Lens, le Racing Club, fabriqué lui pour endormir les masses laborieuses des houillères, club au passé bien moins prestigieux que son adversaire bien qu'étant son aîné de prés de 70 ans, club spécialiste des places d'honneur dont personne ne se souvient, et qui ne parviens pas à tourner la page de ses ambitions de la fin du 20eme siècle, où il avait connu une gloire éphémère et relative (2 titres, ce qui fait peu par rapport aux 9 coupes, 2 championnats et une coupe d'europe de son adversaire du jour). Le RCL porte drapeau d'une région, du moins il se revendiquait encore comme tel il y a quelques temps, qui se présente depuis quelques années avec des ambitions démesurées au regard de ses moyens, et qui vit aujourd'hui une agonie sportive due à une gestion pour le moins ratée de la campagne de recrutement (car dans le football moderne pour recruter il faut partir en campagne et être bien armé de ses millions d'euros et d'une liste de choix longue comme le bras puisqu'on change les 2/3 de l'équipe chaque année, en particuliers à Lens).

Lens mon club, pour lequel je n'avais que peu d'illusion pour ce samedi soir, et Paris, le club haït.

Et quel ne fût pas ma chance (mais alors pas du tout) d'assister à cette rencontre.

Arrivé tôt au Stade de France, j'avais pu me promener sur la magnifique esplanade de béton bordée du périphérique et qui offre une vue magnifique sur le 93, et j'ai ainsi pu rêver à la beauté de Babylone, constater sa froideur, son absence d'unité architecturale, son flot de véhicules puants qui le parcours comme une nuée de cafards grouillant, ses tours d'"habitation", ses immeubles fonctionnels où de pauvres types doivent gâcher leur vie, ou pire se prendre au sérieux. Je me sentais déjà particulièrement bien.

Je me dirige vers la porte de ma tribune, et je contemple un gamin bouteneux effondré sur un rebord de l'esplanade, endormi dans son vomi (ou comateux), avec à ses pieds quelques canettes de bière vides, tandis qu'autour de moi, quelques lensois invectivent les rares parisiens qui passent là en les traitant de tout les noms (bien qu'avec une préférence pour les insultes homophobes), et à nouveau je me sens super bien, et je me dis que ce stade me propose une jolie vision de la France, la vraie.


Entré dans le stade, je passe à la fouille : tradition désormais bien entrée dans les moeurs, n'importe quel type en uniforme, ou équipé d'un k-way flashy peut vous asséner des ordres, et vous de vous exécutez immédiatement sous peine d'être débarrassé de l'endroit manu-militari. C'est ce qui arriva justement à un type à côté de moi, qui à eu le malheur de ne pas coopérer avec les forces de l'ordre avec suffisamment de zèle, s'en est suivi une grosse bousculade à 50 cm de moi. Je suis resté immobile de crainte de me manger un coup perdu, observant le pauvre gars se faire secouer par 4 CRS utilisant alors la "force strictement nécessaire" pour déposséder l'homme d'un objet auquel il tenait et dont il ne voulait se départir, le tout au son des hurlements effrayés de sa femme. Après cette charmante entrée en matière, je me sentais encore mieux.

Entré dans le stade parmi les premiers, j'ai la chance d'assister à une opposition entre les poussins 98 et 99 de Paris et de Lens, car oui ce soir est un grand soir (mais pas le grand soir), il y aura plein d'animation nous annonce t'on dans les enceintes, car le Stade de France fête ses 10 ans. Je ne vois pas bien l'intérêt de fêter les 10 ans d'un gigantesque amat de béton et d'acier, à part peut-être pour les gens de chez Bouygues, qui peuvent se féliciter des 10 premières années d'amortissement financées par nos impôts de ce stade extrêmement rentable... pour eux. Les petits matchs entre les petits joueurs sont divertissants, même si un gars pas loin de moi se met à siffler les gosses du PSG, je lui fait alors remarquer que siffler des gamins de 10 ans c'est un peu débile, il me réponds : "on encourage les nôtres !", moi je n'aurai pas l'énergie de lui faire remarquer que siffler "l'adversaire" ça n'est pas encourager son équipe, et que "l'adversaire" en l'espèce il a dix ans...

Viens ensuite le concert de 30 minutes de la star mondiale Cali (non pas la déesse indienne mais un obscure chanteur de chansonnette pour demoiselles, enfin obscure pour moi a-priori mais je ne regarde pas la tv et je n'écoute pas la radio). Il chantera des trucs fades et musicalement très oubliables, mais viendra faire le show devant le virage lensois, qui est toujours très réceptif à ce genre de conneries, et cela donnera un moment sympathique.

On remballe la scène sur le terrain, et en tribune on aimerait bien mettre l'ambiance, mais comme on a du mal à entendre son voisin quand il vous parle à cause de la sono qui crache les quatre même pubs en boucle c'est un peu difficile. La pub domine le stade, la pub domine la France.

Et là ! Apothéose ! La "cérémonie d'ouverture". Pour les 10 ans, du Stade de France (bien nommé selon moi, car bien à l'image de la France), on nous imposa une interminable (mais très minable) mise en scène, où pêle mêle, sont sont venus des hommes aux couleurs des deux clubs enfermés dans des bulles en plastique, qui traverserons mollement le terrain pour exécuter une corégraphie aussi longue que dénuée d'esthétique ou de sens évident. Arrive ensuite les deux parachutistes au couleurs de chaque club, et j'ai bien du mal à m'émerveiller devant cette "prouesse". Mais ça n'est pas fini arrive enfin un troisième parachustise (ou parapentise d'ailleurs, je me fiche complètement de la différence), censé être un arbitre, mais qui se révèle, après une astucieuse transformation vestimentaire, être une femme pulpeuse, vêtue d'une robe à paillettes digne des années 70, elle sortira ensuite le trophée du soir de quelque part, mais je ne sais pas trop dire d'où, mon attention ayant décliné proportionelle ment à l'intérêt du "spectacle".
Le tout s'étant déroulé sur le musique de films à grands succès américains, le publique a applaudit gentiment quand cela c'est enfin terminé, et le speaker s'est fendu d'un commentaire élogieux et enthousiaste sur cet "événement", offert par on-ne-sait-qui pour les 10 ans du stade.

Après tout ça on en oublierai presque que la raison de notre présence en ce lieu, c'est quand même un match de foot, mais l'entrée des joueurs, nous le rappellera bien à propos.

En ce qui concerne le match je n'en dirai rien, je n'ai pas envie L'ambiance dans les tribune fut elle digne des montagnes russes, des fois très bien, des très nulles, pareil pour du côté des parisiens, on n'entends pas grand chose dans ce stade conçu pour des spectateurs.


Pour le fameux penalty, chacun se fera son opinion, moi j'ai la mienne, mais faut bien reconnaître que tout le monde s'en fiche.

2 commentaires:

Djim a dit…

Ah, le SDF, et son public de merde qui tente de lancer des olas dès le début du match, son acoustique déplorable, sa piste d'athletisme qui donne l'impression d'être si loin du "Spectacle"...
Par contre, ils ont du voir les matchs du stade français, c'était presque du même tonneau, avec tout le coté bling bling qui sert à rien...

Kev a dit…

"club au passé bien moins prestigieux que son adversaire bien qu'étant son aîné de prés de 70 ans"
Passé prestigieux du PSG ? J'ose supposer que c'est une blague...

Sinon on m'a proposé des places gratis pour ce match (vive le Journalisme) j'y suis même pas allé.

Ils ont oublié "Alcooliques" sur la banderoles les autres abrutis de skinhead du PSG...