lundi 10 mars 2008

Cécité

Blind by *sforsythe



Cécité

Lecture disque numéro 01 :

En septembre 2008, le premier cas de SMALGO a été médicalement recensé à Mexico City, au San José Instute par le Docteur Marquez.
La réalité nous a montré que les premiers cas avaient été signalés à travers le monde et montrés sur Internet dés le début de l'été en Europe occidentale. Le fait est que la communauté scientifique s'est au départ montrée extrêmement sceptique face aux images circulant sur l'Internet de ces personnes souffrant du "Syndrome Marquez de Liquéfaction des Globes Oculaires", le SMALGO tel qu'il fut appelé en France par la suite.
Ce scepticisme sera montré du doigt par l'opinion, et cela juste titre puisque la rapidité ainsi que l'ampleur de l'épidémie auront coûtés un retard grave dans la mise en place d'un lutte efficace. D'autant que la maladie particulièrement virulente et traumatisante, a été à l'origine d'un chaos social qui a contribué à ralentir le processus de recherche.

Sont conservés dans ce laboratoire de nombreux témoignages de victimes de la maladie.

Ci joint, à titre d'exemple et pour illustrer la suite de mes recherches, l'enregistrement d'un témoignage oral d'un contaminé, le 10/10/08 :

"- ça enregistre là ?
- oui monsieur.
- et je dois dire quoi ?
- dîtes nous qu'elles étaient vos habitudes à l'époque où s'est déclaré votre maladie, le jour en question par exemple.
- ça va servir à quoi ?
- ça vas nous servir à identifier si l'origine du problème est dû à quelque chose que vous avez mangé, bu, ingéré, respiré, quelque chose...
- je suis pas le premier qui passe ici, et vous avez toujours rien trouvé, n'est-ce pas ?
- pas encore en effet, alors aidez nous.- de toute façon, puisque je ne sais même pas où je suis je n'ai pas trop le choix.
- Vous êtes à l'hôpital, monsieur, nous vous avons déjà expliqué.
- Il n'empêche que je n'ai plus aucun repère, vous pourriez me laissez respirer quelques secondes.
- En effet, excusez moi, vous commencerez quand vous le sentirai.
- ça s'est déclaré il y a deux semaines, j'ai tout de suite penser que c'était ça. Ma mère avait eu la maladie du pleureur pas longtemps avant, et puis au boulot aussi il y en a eu plein, enfin quand le pays fonctionnait, et que j'allais encore au travail...
- à quoi vous aviez compris que c'était le SMALGO, la maladie du pleureur comme vous dîtes.
- ben de toute façon c'était sûr que l'on allait tous y passer. Enfin bon, comme je m'y attendais le matin en me levant je tâtais la solidité de oeil. Ce matin là, il me semblait bien que c'était plus mou que d'habitude. Mais comme à force de tâter je ne savais plus trop à quoi m'en tenir, j'ai essayer de me convaincre que je faisais un fixation pour rien, de la paranoïa.
- et combien de temps ça vous a pris pour vous rendre compte que vous perdiez la vue ?
- vous êtes marrant, vous ! comme si j'avais pu regarder ma montre !
- oui je comprends.
- vers le milieu de journée, j'ai commencer à pleurer. A ce moment je traversais la ville pour essayer de retrouver ma mère. Les rares abrutis qui essayaient d'aller quelque part en voiture, se retrouvaient bloqués à chaque carrefour à cause d'accidents provoqués par des nouveaux pleureurs. Entre le bruit des voitures qui se percutaient, les gens qui hurlaient de peur, ou de douleur d'avoir perdu la vue, le bruit des klaxons, les pauvres pleureurs qui erraient en appelant à l'aide les bras devant eux cherchant à tâtons leur chemins ou une main secourable, ceux à quatre pattes, ça a été une traversée horrible, horrifiante, effroyable.
- j'imagine.
- moi aussi j'imagine maintenant, d'autant que c'est une des dernières choses que j'ai vue, et que donc je me repasse les images en boucle dans ma tête. Ce soleil d'enfer écrasant les rues, tout était baigné de jaune, depuis des jours, mais là j'avais l'impression que c'était encore plus fort que les jours précédant, j'avais beau avoir deux paires de lunettes de soleil, j'avais du mal à distinguer à plus de 10 mètres de moi. Ou alors peut-être que ça venait de moi, peut être que j'étais plus sensible aux royans du soleil. Alors est-ce que vous savez si ça vient des rayonnement du soleil, moi j'ai toujours cru que c'était ça.
- non nous ne savons pas monsieur.
- définitivement vous savez pas grand chose.
- en effet...
- pour aller à l'essentiel, je pense qu'entre le moment où j'ai eu le premier symptôme le matin pour parler comme vous dîtes, et le moment où je n'ai plus rien vu il a du se passer quatre heures, c'est à peu prêt le temps que j'ai mis pour atteindre le quartier où vivait ma mère. Sachant que la dernière heure je ne voyais plus grand chose et que je pleurait presque sans discontinuer. Et puis peu de temps après c'est là que vous m'avez récupérer.
- comment savez-vous pour le nombre d'heures ?
- j'ai entendu les cloches.
- logique, merci cette information est tirés utile.
- quatre heures pour parcourir, quelques quatre kilomètres, quand je pense à ce que je me suis infligé pour trouver ma mère morte, et me faire kidnapper par des gens qui se prétendent militaires.
- vous n'êtes pas kidnappé monsieur, nous vous avons emmener pour vous soigner.
- me soigner ! mais vous n'avez même pas le début du commencement d'un traitement. Vous m'avez bandé les yeux, et protégé les ongles, vous m'avez nourri, et quelques part je vous en remercie. Mais vous croyez vraiment que je ne sais pas que vos hommes sont touchés, que je n'entends pas ceux qui sont contaminer geindre, hurler, protester au travers des murs de ma cellule, ou chambre comme vous voulez.
- je constate que non.
- alors on fait quoi pour moi ? je peux vous demander une faveur ?
- dîtes toujours monsieur nous aviserons.
- laissez moi me flinguer. S'il vous plaît. Peut-être pas tout de suite, mais dés que je ne vous serai plus utile, vous avez des cobayes à n'en plus finir pour vos futurs traitements. Je sais bien que vous ne pourrez pas me redonnez la vue, vous m'avez enlevé les yeux pour ne pas que je meurs de l'infection. Je sais que vous allez me dire que la vie vaut la peine d'être vécue tout ça. Mais moi je n'aurai pas la force de tout reconstruire. Le monde ne sera plus le même, je n'ai pas envie de devoir lutter pour me déplacer dans des villes désertes, je ne veux pas réapprendre tout les gestes du quotidiens, je ne veux pas retourner là où c'était chez moi, et où il n'y a plus grand monde, où mes amis et ma famille sont morts. Je n'aurai pas la force de faire tout ces efforts, je n'ai pas la force, je ne veux aller nulle part. Je veux que cette obscurité cesse, ou qu'elle soit définitive, je ne sais plus.
- enfin monsieur allons...
- laisse moi me flinguer enfoiré !
- allons ! allons !

Fin de l'enregistrement de l'entretien numéro 10-10-2008-05.

Mes études sur le SMALGO, ont progressé à l'écoute de ces enregistrements. Même si mon équipe de recherche s'est progressivement réduite à mesure des contaminations de mes collaborateurs, malgré les mesures de protection que nous nous appliquions. J'ai entamé d'enregistrer le contenu de mes recherches sur ces disques lasers, car moi même je ne pourrai les poursuivre longtemps.
Dans le CD numéro 02, j'ai orienté mes recherches sur le constat de la fragilisassion de certaines partie du corps des contaminés, et notamment au niveau des ongles. La zone pourrait en réalité celle du développement de la maladie.

J'ai ainsi réuni dix sept échantillons d'ongles, plus un échantillon témoin, à divers stades de développement des symptômes, et les analyses se sont montrées particulièrement intéressantes.

On constate une chute progressive de la dureté des ongles passant de 2,2 sur l'échelle de Mohs pour l'échantillon témoin du sujet sain, à une mesure de 1 à 0,9, pour un malade en phase terminale.

Ce constat m'a fait orienter mes recherche sur une altération de la matrice de l'ongle, et aussi celle des yeux, en lien avec un déficit de kératine.
Cette piste a permis des progrès dans la compréhension du processus de progression de la cécité.

Cependant la fulgurance de développement de la maladie ne s'explique pas toujours pas pour autant.

Le résultat et l'ensemble des données des recherches sur le déficit de kératine, fait l'objet du disque laser numéro 02.

Fin de l'enregistrement numéro 01.

Lecture disque numéro 01 :

En septembre 2008, le premier cas de SMALGO a été médicalement recensé à Mexico City, au San José Instute par le Docteur Marquez.
La réalité nous a montré que les premiers cas avaient été signalés à travers le monde et montrés sur Internet dés le début de l'été en Europe occidentale ...

***

Tandis que le cadavre pourrissant du chercheur, écroulé sur la payasse de son laboratoire actionne l'enregistrement encore et encore, et que les piles de l'appareil se déchargent au fur à mesure de chacune de ces utilisations répétitives. Dehors il n'existe plus d'espoir pour les derniers survivants d'une humanité décimée et aveugle, vouée à la disparition dans l'inanition, le suicide ou la maladie.
Ils s'éteignent hurlants ou résignés au milieu de leurs silencieuses jungles de béton.

Ceux qui tiennent encore, peuvent bien tendre l'oreille vers ces détonations inquiétantes, qui sont les explosions plus ou moins lointaines de ces centrales nucléaires et autres dépôts de bombes atomiques qui libèrent leurs funestes puissances faute d'entretien ainsi que par réaction en chaîne des systémes de défense. Et quand, après que le sol ai longuement tremblé, un souffle vient passer sur les visages des derniers à ne pas être terrés comme des rats agonisants, tous savent au fond d'eux que ça n'est pas une simple bourrasque de vent qui les caresse, mais les derniers déplacement d'un air radioactif qui a balayé tant d'autres des leurs, et qui achève ainsi de leur ôter tout idée d'un futur viable.

Aucun d'entre eux ne peut admirer ces magnifiques champignons colorés qui montent vers les cieux en gigantesques nuages aux couleurs étranges. Puis voilent le ciel de nouvelles nuances et illustrent en apothéose tout autour de la planète la fin du monde des hommes.

3 commentaires:

Kev a dit…

Ah l'être humain aura réussi tout de même à créer quelque chose. La maîtrise de la puissance nucléaire est de loin le plus grand aboutissement de l'homme.
Car l'être humain a pensé à sa propre destruction !
Une des raisons qui m'a fait m'intéresser aux Sous Marins Nucléaires Lanceur d'Engin c'est précisément la pureté du projet qu'ils inspirent.
Un seul de ces machins peut détruire un Continent en 15 minutes.
Ceux qui ont conçu ces choses sont des génies non reconnus.

Et si ils existent c'est bien pour servir un jour...

Djim a dit…

kikoo!
wesh tro kool la nouvel!!
ça dech grav ta vu!
ptdr

Kev a dit…

Pas de post depuis le 10 mars !

Ca fou rien ici !