mardi 5 mai 2009

Et patati ... et patata ...







L'angoisse et la procrastination.

Sont-ce ces deux pôles qui dirigent ma vie ?L'angoisse de ne pas y arriver. Combien de torture mentale me suis-je infligé ?

Le doute est le fondement de l'intelligence mais aussi le pire ennemi de la sérénité. "Celui qui accroît son savoir, accroît sa douleur" dit l'Ecclésiaste (parait-il).
Est-ce que plus l'on doute plus l'on sait ?

En tout cas il est certain que plus l'on doute plus l'on souffre. Et voila une certitude qui ne m'apporte aucun répit.

" La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui.".

En ce moment je m'ennuie plus que je ne souffre, je devrai donc m'en satisfaire.

Mais cela paraît difficile. Il est toujours difficile de se satisfaire. D'ailleurs si j'en étais capable, je n'aurai pas le poids que j'ai. Il m'en faut plus. Toujours un peu plus, toujours un peu trop. Manger plus, parler plus, manger trop, parler trop.

J'ai sans doute une fixation au stade orale. Wikipédia me dit "Le "fruit social" de ce stade oral est le langage, la parole".
Et il est constatable que je parle trop. Tout le temps, pour rien, par pure provocation, j'aime me sentir parler, j'aime me sentir écouté, et souvent moins on m'écoute plus j'en fais, mais aussi plus on m'écoute plus je parle. J'estime avoir des avis pertinents, mais parfois aussi je parle dans le vide. Ce besoin d'exister aux oreilles des autres n'est pas constructif. Forcement, puisque je met mon identité en jeu au bon vouloir des autres.

J'en fait trop. Je suis dans la provocation en permanence, il faut que je sente les autres réagir à mes divagation, pour me sentir exister. Il me faut du retour, le fameux « feedback » des cours de communication. Alors que justement dans ma provocation je m'évertue à dire que je me fous de tout. Mais si je me foutais de tout, je me foutrais des autres et de l'intérêt qu'ils me portent ou ne me portent pas.

Ca n'est pas le cas. C'est évident. Et si c'est évident pour moi, ça doit l'être pour les plus perspicaces des autres.

Quand j'étais à l'université, je parlais du « syndrome du clown ». C'est ce que j'avais nommé en constatant le rapport des autres avec moi. Dans l'ensemble, on me considérait, on m'appréciais pour certains, mais on ne pouvait évidemment pas me prendre au sérieux. Quand un type passe son temps à balancer des tartes à la crème à tout vas, quand il dit « je suis triste » les autres se marrent encore.

Et puis concernant le sexe opposé, et bien légitiment on ne peut pas leur reprocher de ne pas me considérer en tant que prétendant sérieux.

« Femme qui rie, femme à moitié dans ton lit », dit l'expression populaire. Mais c'est éminemment faux. Un femme que tu fais rire, tu la divertis mais tu l'attire pas pour autant (voire le contraire même). Et il faut bien me souvenir comme j'ai galéré à l'époque.
Il y a quelque chose de très infantile dans ce comportement.

« je suis le fils agaçant de Jack. Je parle tout le temps et fort pour que mes parents aient de l'attention pour moi ».

J'ai encore aujourd'hui beaucoup de surprise, quand un adulte me traite d'égal à égal.
Je suis d'une immaturité consternante à 30 ans.

Bien sûr je cultive cette immaturité, je l'a chéri même dans une certaine mesure.
Mais professionnellement je vais passer de plus en plus pour un bouffon.
Ma production est correcte, je ne commet que peu de fautes, je ne suis pas en difficulté. Mais mon incapacité à me comporter en adulte me décridibilise. Je ne vois pas des collègues, je vois des camarades de classe. Et je ne peux pas m'empêcher d'essayer de déconner ou sympathiser avec eux.

Alors évidemment, je suis plutôt populaire, mais suis-je crédible ?
Et puis pourquoi je ne me sens pas à ma place dans un monde d'adulte ? Je tourne tout à la farce.
Je ne supporte pas les gens qui se prennent au sérieux.
Mais n'est-il pas légitime de se prendre un minimum au sérieux ?

Pourquoi suis-je intolérant envers le premier degré ?

J'ai longtemps dit que se prendre au premier degré, se prendre au sérieux, se croire important, c'est grave. Les gens comme ça m'inquiètent. Il me font peur même.

Mais aujourd'hui quand je le regarde, je me demande si je ne devrais pas les envier.
La certitude apparente qu'ils affichent, quant à ce qu'ils font et pourquoi il le font, me fascine.
Sont-ils délivrés du doute ?

Ce doute qui me fait souffrir.

Serai-je enfin serin si je parvenais à nier l'inanité des choses de la vie ?
Ne serai-je à jamais qu'un pitre ?

Fais chier.

1 commentaire:

Djim a dit…

Courage, bientôt des crédits, une vie de famille avec des gosses, et tu deviendras normal...