vendredi 2 septembre 2011

Un rêve


Nous sommes au Japon (Pourquoi ? Comment ? Mystère...).
Je suis seul dans une pièce typiquement japonaise, une table en bois noir au raz du sol, des murs sans décoration, un sol en tatamis, des portes en papier de riz.
L'ambiance est calme, silencieuse, je dirais une ambiance de recueillement.

Je suis tendu, mais je ne sais pas pourquoi.

J'ai des habits de tout les jours et je suis debout. Arrivent des hommes habillés à la manière traditionnel japonaise, qui ne me regardent pas dans les yeux et qui ont un kimono pour moi. Je me déshabille et ils me vêtissent d'un costume traditionnel, une sorte de kimono de samouraï enfin quelque chose que je perçois comme ça. Pas un mot n'est prononcé, tout se déroule en silence, c'est très rapide, et une fois correctement vêtu, je m'assois sur le sol, jambes pliées, les fesses sur les talons, je me pose dans une posture d'attente, les mains sur le haut des cuisses et j'attends.

Je ne sais pas ce que j'attends, mais je sais que tu es dans la pièce d'à côté. (comment je le sais ? Mystère ...). Et là je me concentre en fermant les yeux, et j'écoute les bruits venant de l'autre pièce. Je me met à imaginer à l'intérieur du rêve que toi aussi on te prépare et qu'on te vêtis de l'habit traditionnel japonais mais pour les femmes. Je ne vois rien mais j'entends des tissus glisser, et être noués, attachés, et que j'imagine être posés sur ton corps. Plusieurs couches de vêtements, posés délicatement les unes après les autres, par des assistantes silencieuses.

Je comprends progressivement qu'il s'agit d'un mariage. Et que l'on m'a préparé un costume d'époux, tandis que l'on te prépare en épouse.
L'idée du mariage ne me dérange pas, ce qui m'importe surtout, c'est l'idée de te voir.

Mais c'est là que ça se complique. Puisque dans mon rêve, je dois impérativement respecter la coutume et ne pas te regarder directement, voire même pas du tout. Sinon tout serait gâché.(voilà le genre de contrainte stressante qui apparaît dans les rêves et auxquelles on se soumet sans réflexion, parce que sinon c'est trop simple).

J'ai le coeur qui bat fort. Et j'attends... Un moment. Quand je n'entend plus rien, mon enthousiasme est à son comble. Puis j'entends le bruit caractéristique des portes coulissantes en bois dont une s'ouvre sur la pièce où je suis. Une sorte d'assistante en kimono noir te précède pour te guider dans la pièce et moi je me met immédiatement à regarder le sol, en faisant attention à garder la posture digne que l'on doit attendre de moi : dos droit, main bien à plat sur les cuisses, tête baissée.

Au moment où tu apparaît, et je ne peux m'empêcher de regarder par le coin de l'œil. Tu es habillée dans un costume de mariée traditionnelle japonais (en tout cas ça ressemble à ça dans mon esprit). Tu portes, une espèce de magnifique kimono rouge avec des motifs floraux, mais même si cela te vas à la perfection c'est surtout sur ton visage que j'attarde mon bref regard. Tu as une coiffe artificielle, à la chevelure très noire, ton teint est légèrement blanchi, et tes lèvres sont un peu rougies. Ton apparition est magnifique et j'en ai un tremblement.

Tu fais un tout petit pas pour entrer dans la pièce, l'assistante referme la porte en sortant, nous laissant seuls. Là tu t'avances vers moi en faisant à nouveau des petits pas, à mesure que tu t'approche lentement de moi, je jette un regard fuyant sur tes pas, et je ne vois que tes pieds eux aussi apprêtés à la japonaise, chaussettes blanches immaculées, et chaussures en bois à la hauteur de semelle improbable. Je trouve ça très beau.

Tu viens t'installer à ma droite sans dire un mot, sans me regarder, la tête baissée comme moi. Tu prends une position identique à la mienne, et nous attendons dans le silence.

C'est important pour moi que tout se passe bien donc je sais que ne je n'ai pas le droit de te regarder, et je sais aussi que toi tu respecte la coutume avec sérieux, donc tu es parfaitement immobile et recueillie à mes côtés.

L'attente est longue, et je ne sais pas ce qu'on attend. D'ailleurs au final je m'en fiche puisque plus le temps passe et plus je ne souhaite qu'une chose c'est pouvoir t'admirer. Mes regards à la dérobée sont de plus en plus fréquents. Je me rends compte que tu t'en aperçois mais toujours sans que nous n'échangions un regard.
Et mon attention se porte sur une de tes épaules. Il me semble que ton kimono n'est pas bien ajusté, et que le temps passant ton épaule se découvre légèrement (plutôt en fait sur la peau du trapèze).
Je me met à fixer ta peau. Et je commence à me dire, que j'aimerai beaucoup en voir plus, tout en aillant à l'esprit que ça gâcherait tout, mais que la perfection de la situation en cet instant est altérée par cette approximation vestimentaire.

Là j'ai le droit à un intense dilemme des rêves : soit je ne fais rien et continue à t'observer discrètement dans l'espoir de voir ton épaule (voilà le principal élément d'érotisme ... mais c'était super intense pour moi à me moment là) mais je sais que c'est mal, soit je ne fais rien et j'arrête de te regarder, et je compte sur le fait qu'on va bien finir par nous chercher pour la suite de la cérémonie (car dans mon esprit apparaît l'idée qu'une vague cérémonie nous est dédiée), soit j'ajuste ton kimono pour cacher cette épaule dont je n'arrive plus à me détacher, mais j'enfreins un tabou, et je risque de faire annuler la cérémonie si on me surprend, mais si j'y arrive je pourrais enfin détacher mon regard.

L'hésitation est longue et vraiment douloureuse (une véritable torture mentale du rêve, comme ces rêves où l'ont est immobilisé incapable d'agir...).

J'écoute pour essayer d'entendre si on vient nous chercher. N'entendant rien, et n'y tenant plus je décide de réajuster ton habit. Je me tourne alors légèrement vers toi, et je te regarde franchement sans que pour autant tes yeux ne cessent de fixer le sol, mes mains quittent mes cuisses pour pouvoir faire ce petit geste de tirer sur ton vêtement et le remettre parfaitement.
Là tu te rends compte que je bouge, tu te tourne aussi légèrement vers moi, et au ralenti, nos regards se croisent. Je te trouve belle à tomber, mais je comprends que j'ai tout gâché en ne respectant pas l'interdis, toi aussi tu le comprends, et tu me lances un regard désespéré, qui me fige et qui me submerge d'une intense tristesse personnelle, et je me réveille.

vendredi 26 août 2011

La mort de Superman

The death of Superman

comics dans la langue des monthy pythons



Voila donc la mort de superman...
Pas mal de spoilers dans cette critique donc pas forcement à lire si vous ne voulez pas être privé de la découvert de la lecture.

Il s'agit ici d'un TPB d'épisodes paru au début des années 90 (92-93), et qui regroupe 8 épisodes crossovers impliquant l'iconique Superman.

Le sujet est indiqué dans le titre : Superman va mourir. Vous le savez en ouvrant le recueil, donc pas de surprise. L'intérêt réside donc dans le comment.
Et d'intérêt il en a peu. Je ne vais pas tourner autours du pot, pour un lecteur des années 2010, ce recueil est incroyable ... de faiblesse.
Donc dans un soucis d'objectivité je me suis mis à réfléchir comme un éditeur de l'époque, et là c'est plus clair, l'arc présenté ici est écris pour les teens de l'époque. Les graphisme ne sont pas, trés soignés (mais corrects), les dialogues sont simples (simplistes ?), l'action est facilement compréhensible : Superman, un super Méchant, des héros amis et de la castagne... plein de castagne, que de la castagne.
Difficile d'y voir plus.
Il n'y a que quelques pages de mise en place : la JLA tombe sur le superméchant, qui sort d'on sait pas où, et qui est énervé on sait pas pourquoi. Ils le nomment Doomsday un peu au hasard, car lui ne s'embarrasse pas de faire les présentations (il pousse des grognements et des rires à longueur de combats), les héros se prennent une grosse raclée, Superman est obligé d'abandonner une interview télé pour aller leur filer un coup de main, et dés lors c'est lui qui se bastonne avec le gros méchant, pendant des pages et des pages. Et à la fin Superman meurt.

D'explications sur le pourquoi ? et le comment ? Il n'y en a pas.
Le méchant est très fort, mais on ne sait pas pourquoi.
Superman meurt, mais on ne sait pas trop comment.

Alors j'imagine que l'histoire a dû être introduite dans d'autres épisodes précédant mais je ne connais pas le contexte (apparemment il y avait de nombreuses séries impliquées, plein d'auteurs unis sur ce thème). Concernant les conséquences, elles sont développées dans un arc plus long que je ne connais pas non plus.

Mais pris dans don individualité, ce recueil est étonnamment faible. Aujourd'hui aucun éditeur ne sacrifierai son personnage iconique sans faire appel à un scénariste vedette (peut-être était-ce le cas de Jurgens à l'époque), et dans un dessinateur vedette (là franchement je doute que ceux à qui on à fait appel ce recueil l'était à l'époque...).
Alors DC est arrivé à ses fins avec cet événements. Puisqu'il s'agit là du comics le plus vendus de tout les temps... Et c'est bien dommage. Parce que en lisant ça, même avec un esprit d'adolescent il n'y pas de quoi devenir accroc aux comics, il n'y a pas d'intensité dramatique, il n'y a pas d'attachement aux personnages, pas de moments inoubliable (bon d'accord la mort de superman est inoubliable mais c'est tellement faiblement amené et vite résolue), pas d'illustrations à admirer pendant des heures (ni même quelques minutes).

Alors DC a fait un pari, un bon pari à court terme, on évoque 4 millions d'exemplaires vendus à cette occasion (plus une énorme couverture médiatique à l'époque paraît-il), mais la génération de l'époque passé l'enthousiasme du moment a porté un regard critique sur ce qu'on lui a vendu et c'est détournée des comics bien légitiment à mon avis.
un avis là dessus : http://www.milehighcomics.com/tales/cbg127.html

Et aujourd'hui les meilleurs ventes de comics tournent à 100.000 exemplaires mensuels même si on annonce 200.000 pour 5-6 séries du nouveau rebaunch DC, mais ça me semble être aussi un pari à court terme (mieux géré cette fois).

Pour en revenir à ce TPB, il est à mon avis tout à fait dispensable.
J'étais comme le lecteur de l'époque, intéressé (mais pas enthousiaste) de lire ça de mes propres yeux, et au final, une fois lu, j'en ai eu un sentiment de vague déception. Heureusement que je sais qu'on fait bien mieux aujourd'hui (et on faisait déjà bien mieux à l'époque).

2/5

jeudi 25 août 2011

Izombie

Comics dans la langue de shakespeare




Il s'agit ici d'un volume TPB qui réunis les 5 premiers épisodes de la séries du même nom. Il est agrémenté en fin de volume par divers bonus (covers et croquis), qui en font un sympathique objet.

Concernant l'histoire : L'auteur (Chris Robertson) nous présente ici un univers où zombies (d'où le titre), mais aussi loups garous, vampires, momies, fantômes (et sans doutes d'autres choses dans les épisodes à venir) sont monnaie courante. On suit les aventures de l'héroïne (dont j'ai déjà oublié le nom, ce qui n'est pas bon signe) qui vit sa petite "vie" de fossoyeuse.

[spoiler-selectionnez le texte pour savoir]Accessoirement elle est un zombie (une zombie ?), elle vit dans une crypte, avec sa copine fantôme des années 60... , et elle doit manger des cerveaux pour conserver sa conscience ...[Fin du spoil]

Concernent les illustrations : On a affaire ici à Mike Allred, les dessins sont donc dans son style atypique. C'est soigné, et un joli travail sur la couleur vient rehausser le tout. C'est très agréable à regarder, sans pour autant que les pages ne fassent pousser des exclamations de joie.


Mon avis : J'ai eu l'impression de retrouver la ville de Sunnydale (Buffy contre les vampires). C'est à dire avec les grosses ficelles du genre, avec des créatures méchantes partout, tout le temps, et personne qui ne s'en rends compte... Ainsi en quelques pages nous voilà confrontés à un univers qui se veut vaguement réaliste où les humains vivent dans un monde comparable au notre, mais toute une ménagerie de monstres et autres créatures vit la nuit à l'insu des ignorants (qui sont aussi leurs victimes). Au bout d'un moment de lecture je commençais à être agacé par cette accumulation de clichés, quand l'auteur prends le temps d'un épisode pour nous faire tenir cet univers par une explication innovante (mais digne d'un shonen).

[spoiler-selectionnez le texte pour savoir]En gros une histoire d'âmes multiples que certains conservent malgrés la mort de leur corps ou de l'autre partie de leur âme... c'est confus dans ma mémoire, mais ça tiens à peu prés la route dan sla bouche des personnages[Fin du spoil]


Puis interviennent les chasseurs de montres (vous vous y attendiez, moi aussi, on ne peut pas dire que je spoile).



L'héroïne n'est pas très attachante, elle sert ici de prétexte à la présentation du contexte. L'ensemble est assez dynamique, mais ne contient que 3 ou 4 pages d'action (vous savez donc où mettez les pieds).


De plus j'ai trouvé qu'il y avait un problème de rythme, l'histoire au final avance peu, l'auteur s'est donné du temps, ce qui permet de poser des bases intéressantes d'un univers qui malheureusement n'est que peu innovant. Au final je note donc sévèrement par rapport à la qualité d'ensemble, mais pour un volume où l'histoire est seulement installée, où ni le ton ni le rythme ne sont pas encore justes, même servi par un de belles illustrations et des dialogues corrects ça ne me satisfait pas.


Pas sur que je commande la suite...

3/5