dimanche 4 mai 2008

Apologie du Catch

this is mexican wrestling. by ~actionwolf

Un mois sans message ici, et j'imagine le désarroi de mes nombreux lecteurs (...).

Si je n'ai rien publié ça n'est pas faute de temps à dégager pour cette activité dans mon existence trépidante, mais plutôt l'inverse, en clair je n'avais rien à dire. Et comme je l'avais écris lors du tout premier message, mon inconstance aime à ce manifester quel que soit le domaine.

Et là en ce dimanche ensoleillé, où il est probable que je ne mette pas le nez dehors (pourquoi faire ?), je me dis que je vais vous faire profiter de ma prose, ce m'occupera bien quelques minutes.

Le choix du jour est : Le Catch.
Oui le catch, choix surprenant s'il en est. je vous imagine face à vos écrans, désabusés, interloqués même : "qu'est-ce qui lui prends à Vasco ? le Catch ça crains, c'est bidon !". Halte là mon bon ami. Le catch ne crains, loin s'en faut, le catch nest pas bidon, ou du moins la véracité des combat n'est pas l'enjeu, le moteur, l'essence de ce magnifique divertissement.



J'entends mes contradicteurs : "Bien sûr que si c'est bidon, les combats sont arrangés, il ne se font de vraies prises, ils font semblant.". Je comprends ce sempiternel argument, mais pour moi il né d'une vieille méprise, en grande partie due à une absence d'une culture particuliére dans l'hexagone, la culture du Show à l'américaine.




Le Catch (appellé lutte professionnelle aux states Pro Wrestling), n'est pas à proprement parler un sport, mais un divertissement. Et aux states quand on parle divertissement on sait de quoi on parle.





Le Show par exemple c'est ça :






Alors on peut toujours dire que c'est de mauvais goût, que c'est en faire des tonnes pour des sportifs qui ne se battent même pas. Je dis non une fois de plus. Car dans la Catch, on ne parle pas exactement de sport mais de divertissement, pas uniquement de sportifs mais d'athlétes, qui ne se battent d'ailleurs pas la victoire, mais pour l'histoire de leurs personnages.



En effet il s'agit ici, ni plus ni moins que de théatre sur un ring. Et c'est bien ça le probléme. Sous prétexte que celà se passe sur un ring, les gens (en France) attendent une compétition, un vrai combat. Ca n'est pas le cas, ce qui n'enléve pourtant rien à la performance des catcheurs.





Ces professionnels doivent à la fois être au top niveau physiquement, mais être capable de jouer la comédie, et de maitriser une quantité de gestes spectaculaires et pour certains dangereux. Tout l'art consistant à donner l'illusion d'un véritable combat selon des régles codifiés : principalement la victoire par le compte de trois lorsque l'adversaire à les deux épaules au sol, pas d'étranglement dans les cordes, pas d'utilisation d'objets, et combat sans limite de temps. Le contexte est donc simple en théorie, deux hommes qui se mettent des coups divers et variés, et quand l'un deux est k.o. l'arbitre (aussi un complice du show) intervient pour valider la victoire par le compte de trois. Mais autours de ce cadre simple, puisqu'il s'agit d'un spectacle, tout devient possible. Et tout arrive, c'est bien là l'intérêt.





Pour ceux qui pensent qu'il s'agit juste de faire semblant de se donner des coups de poing et de tomber en faisant du bruit, une petite video (excusez la musique) :







Certains admettrons que la prise de risque (au moins à la vue de cette vidéo), mais où est l'intérêt demanderont t'ils, puisque le comat est arrangé. Et bien l'intérêt se situe dans l'intensité dramatique. Ici il est question de dramaturgie. Personne n'ira reprocher à des acteurs de théatre de connaître la fin de la piéce, tant que la piéce est prenante et/ou amusante. On ne reproche pas aux romans de ne pas relater que des histoires vraies, et on ne reproche pas aux films d'avoir un scénario (mais plus souvent de ne pas en avoir).




Dans le Catch les combats sont scriptés, c'est à dire que l'issue est connue des acteurs du combat, certains événements majeurs du déroulement sont prévus, la durée aussi. Et ensuite place aux artistes, à eux de mettre en oeuvre leurs techniques, leurs jeux d'acteurs, leurs endurances, leur savoirs-faire et leurs expériences pour divertir l'assistance.





Dans le Catch je l'ai déjà dis, tout peut arriver, et tout arrive. Peu importe "la glorieuse incertitude du sport", dans le sport professionnel de compétition tout peut arriver, mais aussi rien (cf. le championnat de France de foot, certains combats de boxe, la formule un, bref à peu prêt tout ce qui passe à la télé, et où l'on s'ennuie souvent). Alors que dans un Show de Catch, il va forcement se passer des choses.




Des attitudes attendues : les personnages plutôt méchants vont se montrer fourbes, les personnages plutôt gentils vont faire preuve de courage, et face à face ils vont enchainer sans temps morts les prises plus spectaculaires pendant de longues minutes.




Des événements inattendus : interventions extérieurs, utilisation d'objet, combats sous forme spéciale, alliance contre nature, retournements de situation improbables, et ceci à l'infini de la créativité des auteurs et du talent des catcheurs.








Et maintenant j'en viens à ce qui fait que moi j'aime le Catch, que moi je suis encore fan à presque 30 ans, que j'ai encore des frissons en regardant certains combats, et que je laisse echapper de bruyantes exclamations pendant les combats : la Mythologie.





Car toute l'ambiance, toutes ces performances, tout ce show servent une chose : la Mythologie des personnages. Ces personnages sont des constructions, et si le catcheurs est bon, et que le scpiteurs fait bien sont travail, alors la magie opére, on en voit pas des athlétes qui simulent un combat, mais bien des personnages qui luttent pour leur gloire dans cette éternelle parabole du bien contre le mal.




Les catcheurs sont des idoles et les personnages des héros, des héros mytiques, avec leurs caractéres particuliers, leurs gimmicks, leurs identités propres, leurs amis et ennemis dans ce monde extraordinaire, leur moment de gloire et de déchéance, des titres, des victoires inoubliables, des défaites injustes, bref tout un univers de faits mythologiques en constante évolution, changeant et dont la réaction du public valide ou non l'entrée dans la mémoire et dans cette mythologie.





Une video pour illustrer : The Rock (LE catcheur le plus populaire des années 2000) contre Hulk Hogan (l'idole des américains), le combat tel qu'il était scripté devait faire de Hogan le challenger, et devait accroître la popularité de The Rock. Mais le Mythe de Hogan a tranformé ce match en pure moment d'hystérie collective, et en match de légende :







Voila pourquoi je fais l'apologie du Catch aujourd'hui, pour cet esprit de légende, pour cette Mythologie moderne, pour ce spectacle qui m'est offert. J'aime le catch, car j'aime ces personnages et leurs histoires abraccadabrantesques : Les Bret Hart, Triple H, Shawn Michaels, The Undertaker, Doink, Rey Misterio, Yokozuna, et tant d'autres, les Royal Rumble, matchs à l'échelle, matchs pour le titre, matchs en équipes, tout ces personnages et événements m'ont offerts du vrais divertissements.





Car je veux ce qu'ils m'offrent : du spectacle, un moment dans mon existence où il se passe quelque chose sous mes yeux... un fugace moment de plaisir.